mardi 31 décembre 2013

Les premières villes comestibles arrivent !

Plutôt que dépenser des dizaines ou des centaines de milliers de livres sterlings pour tailler les platanes, soigner les rosiers et tondre les gazons, de plus en plus de collectivités britanniques décident de transformer leurs espaces verts en paysages comestibles avec la participation des habitants ravis.

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La ville de Leeds, du comté du Yorkshire de l’Ouest, dans le nord de l’Angleterre se lance avec ses 700.000 habitants, ils s’engagent tous azimuts pour être autonomes et vont réussir, c’est déjà bien parti comme pour plus de 50 communes en Angleterre. L’autosuffisance alimentaire est en marche !

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Toutes les écoles participent, de la maternelle au collège et au lycée, jusqu’à l’université. Comme à Todmorden, les cours de récréation sont transformées en jardins potagers par les élèves qui produisent les fruits et légumes qu’ils mangent à la cantine. L’enseignement de l’agro-écologie fait partie de tous les programmes scolaires. 

Les campus universitaires deviennent des espaces d’expérimentation de l’agriculture urbaine par la participation citoyenne, comme à l’université Champollion à Albi, ou à l’Université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand, ou encore sur les terrains de la Fac d’Angers. 

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Cinq ans pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, avec les Incroyables Comestibles, c’est aujourd’hui possible. La population de Todmorden s’est fixé 10 ans pour atteindre 100 % d’autosuffisance alimentaire en s’approvisionnant en nourriture exclusivement locale sur un rayon de 50 miles, soit sur une aire de 80 kilomètres à la ronde autour de la ville. En octobre 2011, une enquête a révélé de 83 % des produits consommés par les ménages provenaient du local.

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Ce que Todmorden a réalisé en 4 ans, il est à présent possible de le faire en 10 mois, le temps d’une saison et de sa récolte car toute l’expérience Incredible Edible est partagée gratuitement avec toutes les collectivités qui le désirent. C’est le choix que la ville de Leeds a fait à son tour. 
 
En transformant l’espace public en jardin potager GÉANT et gratuit, la nourriture à partager devient une ressource ABONDANTE alimentée par TOUS et accessible à CHACUN.
Avec les INCROYABLES comestibles, si chacun fait un geste, on change la VILLE. Et si on s’y met TOUS, on change le MONDE !


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lundi 30 décembre 2013

Les graines de partage ont été semées à Gaillac ...

C’est au cours du mois de septembre 2013 que les citoyens jardiniers solidaires de la ville de Gaillac ont décidé de lancer le mouvement participatif citoyen des Incroyables Comestibles dans leur commune. Après avoir partagé l’expérience des programmes lancés dans le département à Graulhet, Castres et à Albi, les premiers volontaires se sont mis en marche pour rendre possible la co-création joyeuse de l’abondance partagée sur leur territoire.

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Les gaillacois ont choisi de suivre la méthode simple en 5 étapes pour conduire la démarche participative dans la commune. La première étape a consisté à se prendre en photo devant la pancarte d’entrée de ville pour acter l’intention délibérée d’engager le processus citoyen sur le territoire. La photo a été communiquée et mise en ligne sur le blog qu’il est possible de consulter à partir du lien ICI.

Ni une, ni deux, les citoyens jardiniers solidaires se sont postés en différents endroits de la ville pour offrir les fruits et légumes produits dans les jardins de manière à sensibiliser les habitants à la nourriture locale et les inviter à rejoindre le mouvement citoyen sans frontière des Incroyables Comestibles. Les gens ont été surpris de la démarche et ravis de découvrir à quel point il est simple de créer l’abondance partagée sur le territoire par les coopérations solidaires.

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Samedi 5 octobre, les Incroyables jardiniers ont construit leur premier bac de culture des fruits et légumes pour produire la nourriture à partager dans la ville. Une fois le le travail terminé, le magnifique support en bois a été déposé devant le garage solidaire alternatif partenaire du projet citoyen. Un revêtement de protection a été déposé à l’intérieur pour contenir la terre et accueillir les premières plantations.

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lundi 23 décembre 2013

Les espaces verts et les jardins publics bientôt libérés de la pollution des pesticides

Finis les herbicides épandus dans les parcs et les jardins publics, terminés les pesticides vendus dans les grandes surfaces...
Une proposition de loi vise à interdire l’usage des pesticides par les collectivités locales et à encadrer plus strictement leur commercialisation aux particuliers. « Nous allons travailler avec les associations, les consommateurs et les jardiniers, pour faire connaître les alternatives qui existent », assure le sénateur écologiste Joël Labbé, auteur du projet de loi.


Première utilisatrice de pesticides au niveau européen, troisième à l’échelle mondiale, la France détient un triste palmarès. Aujourd’hui, l’agriculture représente 90 % de l’utilisation des pesticides. Les 5 à 10 % restants sont utilisés par les collectivités territoriales qui épandent des herbicides sur leurs espaces verts et par les particuliers pour leurs jardins. Ces usages non agricoles des pesticides représentent environ 10 000 tonnes chaque année, avec des impacts sur l’eau loin d’être négligeables.
« Les quantités d’herbicides sont appliquées en ville sur des espaces imperméabilisés comme les voiries ou les parkings. Tout est lessivé directement vers les cours d’eau », relève Joël Labbé, sénateur d’Europe Écologie Les Verts du Morbihan. En utilisant des doses plus importantes, les jardiniers mettent aussi leur santé en danger, précise l’élu, qui a décidé de s’attaquer aux pesticides dans un projet de loi adopté le 19 novembre au Sénat. « Ce texte se concentre sur ce sur quoi nous pouvons légiférer sans délai ».

Amplifier la démarche « Zéro phyto » des communes
Le texte adopté prévoit l’interdiction, en 2020, de l’utilisation des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, des forêts ou des promenades accessibles au public. Joël Labbé, qui est aussi maire de Saint-Nolff a déjà banni l’usage des pesticides dans sa commune depuis 2007. Ce qu’on appelle le « zéro phyto », sans produits phytosanitaires. Mais sa démarche s’inscrit dans un mouvement beaucoup plus vaste. « 10 % des 36 000 communes françaises approchent le zéro phyto. Ce chiffre monte même à 60 % pour les communes de plus de 50 000 habitants », précise t-il. « Nous montrons que ça marche ! »
3 500 communes ont déjà banni les pesticides de leurs espaces publics.

Interdire la vente de pesticides dans les grandes surfaces
La vente de pesticides « pour un usage non professionnel » – c’est à dire dans les jardineries et grandes surfaces – à destination des particuliers, sera également interdite à partir de 2022. Un pas a déjà été franchi dans les rayons des magasins Leclerc en Bretagne qui pourra peut-être faire tâche d’huile.


Bataille législative sur les usages agricoles des pesticides
Pour accompagner cette dynamique, l’article 3 du projet de loi prévoit une étude sur les freins juridiques et économiques empêchant la commercialisation des « substances alternatives », telles que les purins de plantes. 
Cette proposition de loi, qui a fait l’objet de plus de 3 000 contributions via la plateforme Parlement-et-citoyens.fr, sera soumise au vote de l’Assemblée nationale le 23 janvier prochain. 

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dimanche 22 décembre 2013

Proposer des "grainothèques" en bibliothèque pour favoriser le partage des semences libres

Alors que les semences constituent un patrimoine millénaire qui s’est développé par le biais du partage de graines entre paysans, cette pratique est aujourd’hui fragilisée par des restrictions légales, faisant courir un risque à la biodiversité. Les variétés végétales tout comme les oeuvres de l’esprit, peuvent en effet être saisies par la propriété intellectuelle, par le biais de certificats d’obtention végétale ou de brevets protégeant les intérêts de l’industrie semencière. Le mois dernier, la discussion au Sénat d’une loi sur la contrefaçon a fait rejaillir de nombreuses inquiétudes, dans la mesure où la production de semences par les agriculteurs, voire même par des jardiniers amateurs, pourrait finir par être assimilée à une forme de "piratage" .

Le sujet est donc de première importance et récemment, une initiative a attiré mon attention. L’Association Graines de Troc, qui développe une plateforme en ligne d’échange de semences, propose en effet à des bibliothèques d’accueillir des "grainothèques", sous la forme de boîtes en carton contenant des sachets de graines. Les usagers de la bibliothèques sont invités à venir piocher dans ces boîtes des graines, correspondant à des variétés traditionnelles ou paysannes, pour les cultiver dans leur jardin ainsi qu’à se documenter sur la manière de produire leurs propres semences pour alimenter la grainothèque à leur tour.


Souhaitant en savoir davantage sur cette idée que je trouve excellente, j’ai posé quelques questions à Sébastien Wittevert à l’origine du projet Graines de troc, qui a eu la gentillesse de bien vouloir y répondre.
La médiathèque de Lagord en Charente maritime a déjà adopté une de ces grainothèques proposées par Graines de Troc. J’espère que la lecture de ces lignes pourra contribuer à susciter d’autres vocations parmi les bibliothécaires en France. Aux Etats-Unis, le "prêt" de graines se pratique déjà dans certaines bibliothèques, à côté du prêt de livres ou de DVD, avec des programmes parfois ambitieux comme celui de la Richmond Public Library en Californie. Il serait intéressant que cette démarche se développe en France, afin que les bibliothèques deviennent un lieu où se croisent les Biens communs de la Connaissance et ceux de la Nature.

1) Pourrais-tu nous présenter brièvement la plateforme Graines de Troc et les objectifs que vous poursuivez ?

La plateforme est issue d’une initiative individuelle, suite à une prise de conscience. Il s’agissait de faire de son mieux pour défendre la biodiversité cultivée, dont l’état est très préoccupant. Nul besoin d’être spécialiste pour s’en rendre compte

http://grainesdetroc.fr/

Encouragé par les membres et les nombreux soutiens, nous nous sommes réunis en association pour poursuivre collectivement nos objectifs.
Nous avons conçu un système d’échange innovant de graines par voie postale. Ce système met virtuellement en commun l’ensemble des semences proposées par chacun des troqueurs et les échanges sont facilités par une sorte de monnaie virtuelle, les "jetons". Malgré sa jeunesse, l’efficacité du système est remarquable : après un an de rodage, 3000 échanges de variétés en 2013, actuellement 600 par mois, pour 1250 troqueurs, et 1300 variétés différentes disponibles de légumes et de fleurs.
Le partage des savoir-faire associé à la reproduction de semences étant tout aussi essentiel, nous y dédions la plateforme, de par les ressources disponibles, la mise en avant des échanges locaux, des rencontres, des ateliers et formations sur la reproduction de semence. Nous essayons d’inciter le jardinier, mais, finalement, tout citoyen à reprendre en main la question fondamentale de la semence. Quelque chose se joue en ce moment auquel nous devons prendre part. C’est de l’avenir des semences de notre patrimoine commun dont il s’agit. Au moins être conscient, au mieux agir.

2) Pourquoi mettre l’accent sur le partage des graines ? En quoi cette pratique est-elle importante et contribue notamment à la biodiversité ?

C’est par le partage qu’elles ont voyagé et nous sont parvenues. C’est un geste ancestral qui a construit véritablement la biodiversité.
Chacune de nos espèces s’est lentement adaptée dans un champ ou un jardin, puis partagée dans un autre, avec parfois des différences, qui a la longue, ont véritablement construit une immense diversité de variétés de légumes.
L’accès libre a cette biodiversité est essentiel afin de pouvoir la conserver, et l’entretenir dans la diversité de nos environnements, idéalement localement, pour que s’exprime le potentiel de chaque variété.
L’abondance et la profusion des graines invite naturellement à leur partage.
En ce qui concerne les agriculteurs, la législation menace ce geste, ainsi que, c’est d’actualité, la simple reproduction de ses propres graines.
Je ne vois pas comment pourrait se concrétiser une interdiction de partager ou reproduire nos graines au jardin, mais aujourd’hui, peu importe puisque la majorité des semences des jardins provient bien, en amont, des agriculteurs.
C’est la que le partage, des graines ET des savoir faire pour les reproduire semble particulièrement important.

3) Quelle est la différence entre les semences traditionnelles ou paysannes, dites "libres" et les semences issues de l’industrie semencière ? Pourquoi y a-t-il un enjeu à favoriser les premières ?

L’industrie semencière répond au seul objectif du profit et non à celui "de nourrir la planète".
Ce n’est pas celui des semences traditionnelles qui étaient d’être adaptées à chaque usage, à chaque terroir, à chaque façon.
Généralement mieux adaptées et rustiques, elles ont pas ou peu besoin d’engrais ou pesticides.
Les agriculteurs ont confié leurs semences à cette industrie qui proposa de moderniser les rendements à grand renforts de lucratifs machines, engrais et pesticides.
Dès lors les semences traditionnelles n’apportant pas ou peu de profits complémentaires sont progressivement retirées des catalogues, et non entretenues, disparaissent.
Aujourd’hui, on ne mange plus une tomate pour son goût, mais pour sa résistance aux chocs..
Ajoutez le fait que la concentration de ces entreprises semencières, la ou jadis chaque paysan assurait l’entretien d’une petite partie d’une immense richesse variétale, aujourd’hui crée une inévitable standardisation des semences proposés, et vous comprendrez l’origine de l’effondrement de notre biodiversité cultivée, constatée par la FAO.



Ce n’est pas sans intérêts financiers puisque, ne pouvant plus reproduire ses semences, techniquement par la généralisation des semences hybrides, ou légalement par brevet ou interdiction, l’agriculteur, comme le jardinier doit recourir chaque année à l’achat des graines, quel qu’en soit le prix.
A mon sens, nous devons rapidement regagner en autonomie en nous ré-appropriant les semences libres avec les savoir-faire associés.
Chose que l’on nous présente bien entendu comme irréaliste, alors qu’autrefois nous le faisions tous, ainsi s’étant construite la diversité.

4) Vous proposez à des bibliothèques d’installer des "grainothèques" dans leurs locaux pour favoriser le partage des semences ? En quoi consiste exactement cette initiative et comment vous est venue l’idée d’associer des bibliothèques à votre démarche ?

Il s’agit d’une simple boite, disposée dans un endroit public, ou chacun peut y déposer et y prendre les graines de son choix. Une explication est proposée pour expliquer la démarche.
C’est une pratique courante qu’une semence se "prête", et se "rende" après avoir fait des petits. Ce n’est pas pour rien que le concept est déjà bien développé dans les bibliothèques notamment aux États-Unis.


Ce qui est nouveau peut être, c’est de les planter à la mode des Incroyables Comestibles, et d’inviter à l’essaimage. En phase avec les objectifs de ce mouvement qui propose la "nourriture à partager", nous proposons les "semences à partager".
D’autres lieux s’y prêtent : écoles, lieux alternatifs, locaux associatifs…
Attention, ce n’est pas une vocation conservatoire qui demande des compétences précises et une logistique plus importante.
Il n’est pas question de faire n’importe comment non plus. Nous invitons les jardiniers à comprendre et apprendre les techniques simples pour reproduire leurs semences.
Beaucoup pensent qu’il est facile de récupérer des graines de courges, et bien plus compliqué pour la tomate. C’est pourtant l’inverse..
Dans toute chose il faut savoir ce que l’on fait. La règle du jeu est dans la boite. Nous prenons le parti de faire confiance.
Schématisons qu’une graine en donne 100, (pour la salade c’est 10000, les courges 200) il suffirait donc qu’une personne sur 100 qui en prenne, dépose à son tour un sachet de graines pour que la boite "fonctionne".


Les perspectives ouvertes par cette initiative semblent  prometteuses… si on considère la sensibilisation, les graines prises semées dans les jardins, l’apprentissage, le don, le partage, sans compter que certains ne vont pas en rester là pour aller plus loin encore.
Il me semble important de sensibiliser au-delà de la sphère jardinière. Les graines doivent sortir des jardins, et regagner une place essentielle dans l’esprit de tous, comme le sont les livres, pas seulement pour les libraires, les greniers ou les rats.
Je vous rassure, nous ne pensons pas que les grainothèques vont remplacer le travail de nos semenciers militants, tout comme les bacs Incroyables Comestibles ne vont pas nous empêcher de nous retourner vers nos maraîchers locaux. Au contraire, elles interrogent et c’est cela le but. Nous avons besoin de nous reposer les bonnes questions, être ensemble, dans le partage et la construction. C’est essentiel pour les défis qui nous attendent.
Nous avons semé des graines de grainothèque. Et bien, étonnement, elles poussent.. Ce sont déjà 5 grainothèques qui ont été installées en France.

5) Certains considèrent les bibliothèques comme des "fabriques du citoyen". Sur le site de Graines de Troc, le partage des semences est présenté comme une forme d’engagement citoyen. Est-ce que tu peux développer cet aspect ?

Alors pour le moment, ce sont plutôt des citoyens qui fabriquent des grainothèques …
Alors qu’aujourd’hui une majorité de gens voient la protection de l’environnement comme une priorité absolue. Ce n’est pas l’impression que me donnent nos élus.
Concernant les semences, on peut rêver que l’industrie change ses pratiques. Les agriculteurs et maraîchers subissent d’insupportables pressions pour pouvoir s’en occuper.
Il ne reste donc que le jardinier et le citoyen, capables du sursaut, et pour épauler agriculteurs et collectifs engagés. Et je crois que c’est ce qui se passe un peu partout. A défaut d’une démarche publique, le citoyen finit par prendre le taureau par les cornes. On ne compte plus les projets de reconversions et de retour à la terre..
Considérant cela, il peut légitiment paraître difficile de trouver l’énergie de signer et relayer les multiples pétitions, qui de toute façon n’arrivent même pas sur les bureaux. Il est urgent de se mettre au travail pour conserver ces graines.
Il faut trouver des solutions, par l’échange et la conservation dans les jardins, mais aussi, et c’est indispensable, dans les champs de nos agriculteurs.
A notre niveau, nous essayons d’inspirer et d’apporter à chacun les moyens d’agir concrètement depuis chez lui, en semant, en récoltant et en partageant ses graines.
Le jeton qui permet que le site fonctionne aussi simplement, est une belle expérience du concept des monnaies complémentaires, un outil de la transition.
La grainothèque, c’est une invitation à se mobiliser : un petit geste d’insubordination, une petite désobéissance civile, une liberté prise ici quand on nous la menace ailleurs, une façon de dire que nous trouverons de toute façon un moyen de prendre soin de nos semences.
On ne demande pas à ce que nous redevenions tous jardinier mais d’autres formes d’engagement existent. Il y a toujours le soutien financier aux collectifs (Réseau Semences Paysannes, Kokopelli, ou même nous. Plus concrètement, les amaps par exemple sont un excellent outil pour favoriser des pratiques différentes. De nombreux agriculteurs ont besoin de notre soutien lorsqu’ils ont le courage de prendre un autre chemin.
Une autre forme d’engagement : avec quelques personnes issues du groupe local colibri (pays rochelais), nous essayons de nous pencher sur la question de la semence. Nous avançons, citoyennement, pas si lentement que cela, nous nous organisons, semons, apprenons.. Nous avons notamment inaugurer la première grainothèque, nous nous intéressons aux semences locales, nous proposons des ateliers, et nous nous engageons à apporter notre aide à un magnifique programme de conservation local de 7000 variétés potagères.
Pour saisir l’enjeu général, j’essaye parfois de me représenter mentalement :
Chaque graine de chaque variété a été semé, récolté, année après année, transmise de génération en génération, de jardins en jardins et de peuple en peuple, partout sur la planète depuis 10000 ans, avec bienveillance..
Excusez moi pour la répétition : partout sur la planète, de peuple en peuple, de jardins en jardins, de génération en génération, chaque variété, chaque graine semé… en s’adaptant ainsi à nos usages, à nos environnements.
Je crois, aujourd’hui, qu’il est question de savoir ce que l’on fait de tout ça, et d’être un maximum à être sûrs de ce que l’on va en faire.

6) Concrètement si des bibliothèques veulent mettre en place une grainothèque, quelle est la démarche à suivre et peut-on vous contacter ?

Oui, n’hésitez pas à nous contacter, que ce soit pour parler de la démarche, commander un kit ou pour partager la bonne nouvelle de l’inauguration.
Pour l’installation, si c’est la bibliothèque qui le souhaite, c’est facile, si vous souhaiteriez que votre bibliothèque en héberge une, il faudra convaincre le responsable..
Passé ce cap, nous invitons à construire sa propre boite, et s’approprier la démarche. Il est très facile de transformer un simple carton en un joli présentoir.
Nous proposons sur le site les documents et visuels à imprimer. Mais nous proposons aussi une grainothèque en kit, avec les documents, et quelques graines.


Il est nécessaire de s’en occuper à minima, en remplaçant les modes d’emplois épuisés, aussi nous conseillons qu’il y ait un référant, mais la bibliothèque peut très bien y veiller.
Ce n’est pas grave si la boite ne contient plus de graines, c’est une invitation au dépôt.
C’est peut être la première chose à faire ensuite : proposer aux jardiniers du coin d’amener les premières graines lors de l’inauguration.
Nous avons quelques suggestions pour les bibliothèques qui souhaitent y associer un fonds documentaire.
N’hésitez pas à partager les photos de la grainothèque que vous installerez, de l’inauguration, et célébrons ensemble nos actions. C’est très motivant de voir pousser les grainothèques sur une carte !
Ensuite, c’est comme au jardin, pour voir ce que cela donne, il faudra faire preuve de patience.

***

Grainothèque : www.grainesdetroc.fr/got/

Source de l'article ici !

vendredi 20 décembre 2013

Ceux qui sèment, le livre de l'autonomie alimentaire ...

Janisse Ray
Janisse Ray

The Seed Underground
L’auteure américaine Janisse Ray, passionnée par les graines et activiste écologique a écrit The Seed Underground. Riche de ses rencontres et de son parcours de vie, l’œuvre de Janisse sensibilise aux  enjeux vitaux de l'autonomie alimentaire. Planter, semer et de partager avec la nature deviennent des actions au coeur de la vie quotidienne. 

Le projet Graines de Résistance
Afin de faire circuler au maximum cette nouvelle vision du monde de Janisse, l’équipe doit traduire le livre original en Français. La traductrice Jennyfer Dalrymple et l'éditrice et fondatrice du projet Eva Wissenz ont besoin de vous et de votre soutien pour  financer la sortie de cet ouvrage en mai 2014.

La collecte de dons 
L'ensemble des dons versés servira à racheter les droits d'auteur, financer la traduction de la version originale, mais aussi la promotion et la diffusion du livre. 
Ce formidable outil d’éveil de conscience à besoin de vous pour fleurir. Venez planter votre graine en participant à ce projet !


Venez planter votre graine pour faire fleurir un beau projet qui prône l'autonomie alimentaire. 

>> Je participe à la collecte sur Babeldoor ! 
>> Pour en savoir plus sur Ceux qui sèment

Source de l'article ici !

dimanche 15 décembre 2013

Les Incroyables Comestibles d'Albi retournent à l'Université !!!

"Quinze arbres fruitiers ont été plantés"

En novembre ils avaient préparé le terrain. Rebelote ce samedi, les jardiniers étaient encore à l’œuvre sur les plate-bandes de Champollion avenue Franchet-d’Esperey. Ils étaient une bonne trentaine à planter une quinzaine d’arbres fruitiers. Une initiative cosignée des Incroyables comestibles, des stagiaires en permaculture de l’Université pour tous, de l’association d’étudiants Envisage, et du verger conservatoire de Puycelsi. Ce dernier a sélectionné des espèces adaptées au lieu, au développement modéré et moins gourmandes en eau.





Avant de planter amandiers, pêchers, brugnoniers, poiriers, figuiers et noisetiers, Isabelle Calvière directrice du Conservatoire des espèces anciennes a prodigué des conseils pour une plantation réussie. Maria la voisine d’en face, sensible à la démarche, a spontanément donné un pêcher de son jardin. Ce qui fait dire à Pascale, qui adhère aux Incroyables comestibles, «que ces initiatives sont géniales d’un point de vue social. Les gens s’arrêtent, posent des questions, osent se servir de légumes ou pas. Cela déclenche des choses intéressantes.»

En janvier une journée taille sera organisée, des fruits rouges seront mis en place et le potager planté en mars ; le tout constituera un jardin forestier, vitrine de la formation en permaculture de l’Université pour tous que conduit Henri Bureau, coprésident des Incroyables comestibles d’Albi. L’association tente de multiplier en ville ces initiatives sympathiques et altruistes (la production étant gratuite et à tout le monde), sur des terrains privés prêtés par leurs propriétaires ; des bacs sur des lieux publics sont aussi envisagés.

Photo : Une trentaine de jardiniers ont planté des arbres fruitiers samedi, avec les conseils d'Isabelle Calvière et Henri Bureau (au centre).

Vous pouvez écouter le reportage sur Radio Albigès ici !

Source :
La Dépêche

samedi 14 décembre 2013

L'université des Va-nu-pieds

Au Rajasthan, en Inde, une école hors du commun forme hommes et femmes venant de milieux ruraux -- illettrés pour la plupart -- pour devenir ingénieurs en énergie solaire, artisans, dentistes et docteurs dans leur propre villages.  
Elle s'appelle Barefoot College (l'Université des Va-nu-pieds), et son fondateur, Bunker Roy*, nous explique comment elle fonctionne.


* Sanjit 'Bunker' Roy est un activiste et formateur indien. Il a été sélectionné comme l'une des 100 personnalités les plus influentes en 2010 par Time pour son travail d'éducation auprès d'indiens ruraux souvent illettrés.

vendredi 13 décembre 2013

Balade nocturne à vélo dans Castres

Le dimanche 15 décembre 2013

L'association Rue de l'Avenir,  vous invite à son prochain rendez-vous, pour une balade nocturne dans les rues de Castres.

Rendez-vous à 16h30 place Jean-Jaurès

Cette balade pourra être suivie du spectacle "Eau et Lumière" qui aura lieu à 18h à l'embarcadère du coche d'eau

Pour tout complément d'information, merci de contacter


Vincent RONCA
RUE DE L'AVENIR CASTRES
Tél : 06.13.32.31.03
e-mail : vincentronca@sfr.fr

https://www.facebook.com/RueDeLAvenirCastres?fref=ts

http://rue-delavenir-castres.jimdo.com/

jeudi 12 décembre 2013

Le bio est-il vraiment moins productif que le conventionnel ?

L’argument est bien rodé et passablement ancré dans l’esprit de tout un chacun. Si nous ne passons pas massivement à l’agriculture biologique en France et dans le monde, c’est parce qu’ « on ne pourrait pas nourrir la planète ».

Depuis quelques années, études, contre-études, proclamations et démentis se succèdent. A tel point qu’il devient difficile de se faire une idée claire et de soutenir une position. Au delà des chapelles et des idéologies, regardons concrètement ce qu’il en est.

 

Le bio 25% moins productif


Les derniers travaux officiels, et certainement les plus communément admis sur la question, ont été publiés par la revue Nature en 2012. Ils s’appuient sur les résultats de 66 études. Les chercheurs américains et canadiens y ont mené 316 comparaisons entre bio et conventionnel sur 34 espèces. La synthèse de ces travaux montre qu’en moyenne, les rendements de l’AB sont 25% inférieurs à l’hectare. Avec une grande disparité selon les cultures : si les fruits n’ont un rendement inférieur que de 3% et les légumineuses de 8%, les légumes et le blé culminent à 33 et 40%. D’autres études en Europe et aux Etats-Unis (comme celle de l’Institut de recherche pour l’agriculture biologique en Suisse qui a duré 21 ans) s’accordent sur un rendement global de -20%.
L’étude de Nature conclut donc qu’il sera impossible de nourrir l’ensemble de la planète avec l’agriculture biologique sans augmenter les surfaces cultivées.
L’affaire semble entendue.Mais est-ce réellement si simple ?

 

Productif dans quelles conditions ?


Si les rendements peuvent être froidement quantifiés et lissés dans des moyennes, ils sont réalisés dans des conditions qui sont loin d’être uniformes sur la planète. Et en fonction du contexte, les résultats peuvent être très différents.
Ainsi, dans un rapport présenté devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 8 mars 2011, Olivier de Schütter, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation expliquait : « Les preuves scientifiques actuelles démontrent que les méthodes agroécologiques sont plus efficaces que le recours aux engrais chimiques pour stimuler la production alimentaire dans les régions difficiles où se concentre la faim. À ce jour, les projets agroécologiques menés dans 57 pays en développement ont entraîné une augmentation de rendement moyenne de 80% pour les récoltes, avec un gain moyen de 116% pour tous les projets menés en Afrique. »  Ce qui l’amène à conclure que : « L’agroécologie peut doubler la production alimentaire de régions entières en 10 ans tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant des solutions au changement climatique. » Chiffres qui peuvent surprendre à la lumière de la première étude citée.
Mais Olivier de Schütter s’est concentrée sur les zones où sévit la faim (même si des expériences en France et en Allemagne sont citées) et où le taux de mécanisation est assez faible. Dans le monde, 28 millions de paysans possèdent un tracteur, 25 millions utilisent la traction animale et 1,250 milliards de paysans n’ont que leurs mains pour travailler la terre. Or, pour obtenir des rendements aussi élevés, l’agriculture conventionnelle repose sur des performances technologiques et énergétiques (énergies fossiles pour la plupart) aussi bien qu’agronomiques. L’agroécologie, comme la permaculture, s’appuyant sur les services rendus par les écosystèmes, est donc bien plus performante dans des contextes où la mécanisation est limitée. Et bien plus pertinente pour lutter contre le dérèglement climatique, l’érosion, la pollution de l’eau, des sols, des aliments et bien entendu la faim. Dans un contexte de raréfaction du pétrole bon marché, d’endettement croissant des paysans, de contraintes écologiques fortes et de crise économique globale, il est nettement plus réaliste de miser sur ces techniques au Nord comme au Sud, plutôt que d’imaginer équiper l’ensemble des paysans du globe en tracteurs, moissonneuses, OGM, engrais et produits phyto en tous genre…

 

Productif pour quoi faire ?


Certes, mais pourrons-nous réellement nourrir la population et faire vivre les paysans français, européens, américains… avec ces méthodes ? Là aussi, plusieurs données viennent nous éclairer sur la question.
L’étude menée par Agroparitech et l’INRA avec la ferme du Bec Hellouin (voir Kaizen 1) a montré, à mi-parcours, qu’il est possible de produire l’équivalent de 200 paniers de légumes à 10 euros sur 2000 m2 et de générer un chiffre d’affaire de 32 000 euros annuel sur 1000 m2. Ce qui prouve que la culture maraîchère en permaculture peut être à la fois très rentable et très productive sur de petites surfaces.
Parallèlement, l’étude comparative menée par l’institut Rodale de Pennsylvanie sur 30 ans, essentiellement sur du maïs et du soja (qui occupent 49% de l’espace agricole américain) révèle que passées les trois premières années, les rendements du bio sont sensiblement les mêmes que ceux du conventionnel pour ces grandes cultures. L’agriculture biologique est même 30% plus performante les années de sécheresse. Meilleure que les OGM « résistant à la sécheresse » qui améliorent de 6 à 13% les rendements classiques. Mais le plus intéressant est que l’agriculture biologique s’est montrée trois fois plus rentable, a nécessité 45% d’énergie en moins, amélioré la qualité des sols, augmenté la recharge des eaux souterraines (15 à 20% de plus) et réduit le ruissellement. Voilà qui est encourageant pour la partie énergétique, économique et sociale.
Mais une seconde série d’indications l’est peut-être plus encore. Publié jeudi 10 janvier 2013 par l’Institution of Mechanical Engineers (IME), l’organisation britannique des ingénieurs en génie mécanique, le rapport Global Food ; Waste Not, Want Not révèle que 30 à 50 % des 4 milliards de tonnes d’aliments produits chaque année sur la planète ne finissent jamais dans une assiette. Soit jetés par les consommateurs, soit détruits par les producteurs. Les raisons vont du simple gâchis quotidien aux dates de péremptions trop strictes, à l’exigence de produits esthétiquement sans défauts, mais également aux mauvaises pratiques agricoles.
Nous ne sommes donc pas confrontés à un déficit de production alimentaire, mais à un déficit d’organisation et de bonnes pratiques. Même en admettant que la production biologique soit 25% moins performante que la production conventionnelle, éviter le gâchis (mise en place de circuits court, diminution de la taille des structures, meilleures pratiques agricoles…) suffirait à nous faire trouver l’équilibre.

 

Alors ?


En résumé, l’agroécologie et la permaculture sont déjà plus performantes sur des petites surfaces et particulièrement pertinentes dans les pays peu mécanisés et où la sécurité alimentaire n’est pas assurée. Comme l’agriculture biologique dans son ensemble, elles apportent plus de garantie de pérennité et de résilience à long terme. Etant donné les contraintes auxquelles nous faisons face, ces méthodes gagneraient à être généralisées dans nos pays, accompagnées de modifications structurelles sur les circuits de production, distribution, consommation. On pourrait se demander pourquoi nous ne prenons pas ce virage. Peut-être parce que, comme le dit Olivier de Schütter, « en dépit de son incroyable potentiel dans la réalisation du droit à l’alimentation, l’agroécologie est encore insuffisamment soutenue par des politiques publiques ambitieuses, et peine donc encore à dépasser le stade expérimental. » Alors, aux jardins citoyens !

 

Source : Article de Cyril Dion pour Kaizen Magazine