vendredi 29 novembre 2013

Bienvenue dans l’univers des pionniers de « l’écologie open source » !

Imaginons des agriculteurs et des ingénieurs qui voudraient libérer les machines !!!


Ils fabriquent des machines libres de droits, sans brevet. Des engins à construire soi-même, sorte de meccano géant, écologique et à moindre coût. Pour bâtir des maisons, produire de l’énergie, faire cuire des aliments, extraire des matériaux ou cultiver la terre. De quoi construire un village. Ou une civilisation. Leur objectif : éditer plans et modes d’emploi, construire des prototypes, expérimenter, partager et diffuser à tous, pour faire vivre cette révolution industrielle d’un nouveau genre. Des États-Unis à l’Isère, bienvenue dans l’univers des pionniers de « l’écologie open source ».

 
Et si on créait une civilisation en « open source » ? 

Un monde sans brevets. Des objets, des appareils, des machines, reproductibles à l’infini par tous ceux qui le souhaitent, grâce à la diffusion « libre » de leurs plans. C’est ce que propose Marcin Jakubowski : ce jeune diplômé de physique nucléaire, habitant du Missouri (États-Unis), devenu agriculteur-bricoleur, cherche à constituer et diffuser un kit de 50 machines industrielles – tracteur, bulldozer, moissonneuse-batteuse, four, éolienne, moteur hydraulique, bétonnière ou machine à compacter des briques de terre – pour bâtir, en toute autonomie, l’infrastructure d’un village. Ou les bases d’une civilisation !

Le principe est simple : il s’agit de fabriquer artisanalement des machines industrielles, à très bas coût (en moyenne 8 fois moins que celles fabriquées industriellement), et d’expliquer à ceux qui le souhaitent comment les reproduire eux-mêmes. Un guide de construction, le « Global Village Construction Set » offre le mode d’emploi de ces innovations. Sur une ferme de 12 hectares dans le Missouri, Marcin Jakubowski et son équipe travaillent à la construction de prototypes, et sur la documentation pour diffuser ces innovations. Avec un mode de fabrication assisté par ordinateur et des imprimantes 3D, « les produits peuvent être conçus comme des Legos », explique Marcin Jakubowski. L’objectif est de penser des outils modulables et adaptables, les plus simples possibles pour pouvoir être reproduits facilement. Une sorte de meccano à taille humaine, permettant de construire des maisons (grâce aux machines fabriquant des briques de terre), de créer un système économique et agricole diversifié, des machines pour répondre aux besoins de base, et même offrir tout le confort moderne possible.
 
Recensement et adaptation des outils, réalisation et diffusion des plans
 
La démarche s’inscrit dans le courant de l’Open source ecology. Une utopie et des pratiques que veut faire vivre l’association Adabio autoconstruction, en Rhône-Alpes. En se basant cette fois davantage sur les savoir-faire issus d’un métier, celui d’agriculteur, que sur la co-construction d’outils ex nihilo par des ingénieurs et bricoleurs. Objectif de ce projet : la création d’outils agricoles, à construire soi-même, à partir de plans libres de droits. L’idée est née du constat que des agriculteurs font de nombreuses trouvailles en bricolant, en adaptant des outils pour leur travail quotidien, de manière intuitive. L’association s’est donc donnée pour mission de recenser ces inventions, d’en tracer les plans et de les diffuser. En 2009-2010, une quinzaine d’outils sont répertoriés : outils de planches permanentes pour décompacter la terre dans la culture de légumes bio, cadre de vélo utilisé pour désherber, dispositif de traction animale, poulaillers mobiles... Une seule exigence : que ces outils soient reproductibles. Et qu’on puisse les construire avec peu de matériel.
 
Le projet est porté par des maraichers bio et des techniciens d’ADABio Autoconstruction (association des producteurs biologiques). « On part d’une recherche empirique, qui valorise le savoir-faire des paysans, explique Julien Reynier, chargé de développement de l’association. On va à l’inverse du modèle des chambres d’agriculture qui veulent diffuser des savoirs dans une démarche descendante ». L’enjeu est de mutualiser et co-produire des outils, pour renforcer l’autonomie des exploitations agricoles. « Car l’agriculture bio, ce n’est pas celle de nos grands-pères, c’est au contraire quelque chose de très technique », poursuit Julien Reynier. Il faut notamment réussir à s’affranchir des intrants chimiques, engrais, pesticides.
 
Créer des farm-labs, ateliers ouverts et coopératifs...
 
Après le recensement, vient l’étape de la « recherche et développement » par les salariés d’Adabio Autoconstruction [1]. Du « toilettage », pour rendre diffusables les outils bricolés sur le terrain. Ces outils créés sont souvent le fruit de la récup’, il faut donc voir comment les fabriquer avec un matériel accessible à tous, notamment des barres de métal « standard ». A partir de là est rédigé un guide avec les recettes de construction, les côtes, références, plans 3D, plans éclatés... « Comme les modes d’emploi d’Ikea ! », sourit Julien Reynier. 600 exemplaires de ce guide sont vendus. Une centaine de paysans participent à des formations, pour apprendre à construire ces outils « open source ».

 
Pour les agriculteurs, le jeu en vaut la chandelle. Avec ce système, les outils de planches permanentes, utilisés pour éviter le compactage de la terre, coûtent environ 2000 euros en matière première, plus une semaine de travail. Dans le commerce, c’est trois fois plus cher. Les commandes groupées de barres de métal de 6 mètres permettent aussi de réduire les coûts. Reste à trouver un lieu pour que chacun puisse venir créer ses outils. « Pour les formations, on loue des ateliers dans des lycées agricoles, on vient avec notre camion plein de matériel pédagogique », explique le chargé de développement. L’association s’est installée dans une ancienne papeterie près de Grenoble et recherche des financements pour y aménager 600 m2 d’ateliers. « Dans l’idéal, il faudrait des ateliers communaux, où chacun peut venir travailler le métal. Des farmlabs, sur le modèle des fablabs qui se développent en ville surtout ».
 
Une manufacture open source...
 
Les outils créés, les plans et modes d’emploi, sont sous licence Creative Commons By-NC (pas d’utilisation commerciale), pour éviter une « récupération » par le secteur marchand. « Mais le débat est ouvert, précise Julien Reynier. Avons-nous quelque chose à craindre ? Nous souhaitons une diffusion large des pratiques d’auto-construction » [2]. L’association est en lien avec le réseau états-unien FarmHack, qui développe, documente et construit des outils pour une « agriculture résiliente ». Au sein de ce collectif, agriculteurs, ingénieurs, architectes ou designers s’allient pour créer des outils libres de droits, dont les modes d’emplois sont répertoriés dans un annuaire sur le site web. Il est possible de prendre conseil ou de suivre les tests effectués avec les prototypes, via un forum (voir la 
présentation vidéo ci-dessous).
 
Ce type de projet essaime, notamment aux États-Unis. Près de Denver, d’anciens associés de Marcin Jakubowski ont créé Open Tech Forever, sur un site agricole en permaculture. Leur objectif est de créer une « fabrique open source », sorte de manufacture pour ceux qui veulent créer des outils. Ce qui les anime ? Relocaliser la production. Car c’est « l’une des étapes les plus importantes pour préparer aux effets déstabilisateurs du changement climatique, et pour rendre les communautés locales capables de construire des systèmes économiques résilients et autonomes », expliquent les fondateurs.
 
Appropriation technologique et révolution du travail
 
En développant la capacité des communautés locales à créer des machines avec lesquelles il sera possible de fabriquer des produits, la démarche favorise également le recyclage. « Pour le moment, nous achetons les matériaux en magasin. Mais dans le kit de construction, il y a un four à induction et les procédures de roulage à chaud du métal. Donc vous pouvez prendre de l’acier de récupération, le fondre et en sortir de l’acier neuf, explique Marcin Jakubowski. Ce qui fait que chaque décharge de métal est par essence un endroit où l’on peut reconstruire une civilisation. »

 
Ces démarches s’inscrivent dans l’histoire du « mouvement des technologies appropriées », né dans les années 1960, lié à la contre-culture américaine, et conceptualisé par l’économiste britannique Ernst Friedrich Schumacher [3]. Ce mouvement revendique une technologie soucieuse de l’environnement, mieux adaptée aux ressources locales, moins coûteuse. Et surtout facilitant l’appropriation : les outils créés, quel que soit leur degré de complexité, devraient pouvoir être compris, contrôlés et entretenus facilement par les populations locales. Une technologie issue de la demande sociale, en quelque sorte, que l’usager peut contribuer à améliorer, et qui permet aux communautés, notamment dans les pays les moins développés économiquement, d’accroître leur autonomie. Dans cette tradition vient aussi s’inscrire le mouvement de l’open source hardware (« matériel open source »), parallèle du mouvement des logiciels libres (« software ») en ce qui concerne les matériaux « en dur ». Comme avec les logiciels, la conception de l’objet, ses plans, son mode d’emploi sont libres, pour que chaque utilisateur puisse étudier, modifier, diffuser, fabriquer, et vendre la conception de cet objet ou le matériel basé sur cette conception.
 
Derrière ces nouvelles façons de produire et d’échanger, se dessine aussi pour les promoteurs de l’Open source ecology une révolution du travail et des sociétés. « Pour le moment, nous commençons avec des infrastructures simples. Viendra ensuite l’éducation, la santé, un système financier, une gouvernance. Le matériel médical sera probablement le plus dur à obtenir, s’enthousiasme Marcin Jakubowski. Notre but est de montrer qu’avec 12 hectares et 30 personnes, on peut créer ou recréer un standard de vie moderne saine, jusqu’à avoir des semi-conducteurs (utilisés pour les transistors et micro-processeurs) et du métal, le tout à partir des ressources du site. » Et qu’il est possible de créer une société relativement abondante, avec les bases du confort moderne, dans laquelle les gens travailleraient moins de deux heures par jour... Utopie ? Quoi qu’il en soit, la révolution de l’open source ecology est en marche.


Pour aller plus loin :
- Adabio autoconstruction, la coopérative des savoirs paysans (Rhône-Alpes)
- Farmhack (Denver, États-Unis)
- Open source ecology, le site de Marcin Jakubowski, et le Global Village Construction Set (Missouri, États-Unis). A lire sur Framablog, une interview de Marcin Jakubowski à propos du projet Open source ecology / Factor e Farm.
- Projet OS, OpenStructures (États-Unis).

Source:

jeudi 28 novembre 2013

Le compostage en surface : comment faire foisonner la vie dans votre sol !


Vous connaissez surement déjà le mulching ou le paillage des cultures au potager, ils permettent de garder l'humidité dans le sol en été. Vous pouvez aller plus loin en pratiquant le compostage en surface, toute l'année. Cette pratique un peu déroutante au premier abord, va produire des effets spectaculaires sur votre terre. Une fois que vous l'aurez essayée, vous ne pourrez plus vous en passer !

Le compostage en surface, c'est quoi ?  

En fait, c'est très simple, c'est reproduire ce que fait la nature, il suffit de déposer des déchets végétaux directement sur le sol de son potager. Ces déchets végétaux vont se décomposer sur place, ce qui va fertiliser et améliorer la terre. C'est la même chose qui se passe dans la nature : les brindilles sèches et les feuilles mortes se décomposent sur place chaque hiver. Et au printemps, les plantes repoussent de plus belle, d'année en année. 

A quel moment de l'année peut-on faire du compostage en surface ? 

Vous pouvez le faire toute l'année, et c'est même recommandé pour garder un sol vivant. Mais il y a deux occasions propices pour commencer :

    Fanes de poireaux
  • après une culture : quand la récolte d'un légume est terminée (haricots verts par exemple), au lieu d'arracher les tiges et de s'en débarrasser, coupez-les au ras du sol et dispersez-les sur place, après les avoir découpées si besoin en morceaux plus petits.
  • en automne, préparez le potager à passer l'hiver en couvrant toutes les parcelles du potager avec un mélange de feuilles mortes et d'autres déchets végétaux du jardin.
Sans oublier qu'à chaque fois que vous cueillez un légume (un poireau, des radis), vous pouvez au même moment enlever les parties abîmées (les pointes vertes du poireau, les fanes des radis) et les remettre sur le sol.

Quels sont les avantages du compostage en surface ?
  • Garder une bonne terre de potager, riche en humus. Il n'est plus nécessaire d'ajouter d'engrais pour faire pousser de beaux légumes. La structure du sol va s'améliorer et devenir grumeleuse, facile à cultiver.
  • Le sol est ensemencé en micro-organismes participant à la biodiversité. Un équilibre naturel va se créer et les attaques de ravageurs ou les développements de maladies vont s'auto-réguler.
  • Moins de travail : terminée la corvée de nettoyage des restes de culture, terminée l'évacuation des mauvaises herbes. Maintenant, tout est coupé et laissé sur place. 

Dans quels cas faut-il éviter de composter en surface ? 
  • Pendant l'hiver dans les sols très argileux, pour laisser le gel briser les mottes.
  • Au printemps afin de laisser les rayons du soleil réchauffer le sol.
  • Pour des cultures qui n'aiment pas l'humidité (ail, échalote et oignon).
  • En été, en cas de sécheresse, attendre une bonne pluie avant de pailler.
  • Ne pas utiliser de restes de plantes atteintes par la maladie du mildiou (tomates, pommes de terre) pour couvrir le sol. Les autres maladies ne survivent pas à la décomposition.

Avec quelles matières recouvrir le sol ?

    Tiges de haricots séchées
  • après une récolte, découper en morceaux les tiges des tomates, haricots, pois, courgettes...
  • toutes les fanes de légumes (betteraves, radis, choux, carottes, salades). Si vous trouvez que ça fait moche par terre, recouvrez-les avec un autre paillis !
  • les tontes de pelouse (en couche fine et sèche)
  • les mauvaises herbes arrachées
  • certaines plantes intéressantes par leurs propriétés :  ortie, consoude, aneth, bourrache...
  • quelques éléments d'origine animale : fumier de cheval, fientes de poules (à composter auparavant)
  • du BRF (bois raméal fragmenté) : tailles broyées d'arbustes
  • du compost venant de son composteur (eh oui !)

L'épaisseur du couvert végétal dépend de la grosseur des débris végétaux :
  • faible épaisseur (2 à 3 cm) pour les débris fins et humides (tontes de pelouse),
  • forte épaisseur (10 cm) pour les restes plus grossiers (tiges de haricots).
Il faut toujours veiller à ce que le sol puisse respirer. On évitera donc les paillis trop denses ou trop épais. 

Et ensuite, comment semer et planter ?

Après quelques saisons de pratique du compostage en surface, vous ne devriez plus avoir besoin de travailler votre sol car la terre restera meuble en permanence, comme la litière d'une forêt. Si ce n'est pas encore le cas, vous allez simplement aérer la terre avec une fourche-bêche ou une grelinette. Le but est juste de décompacter le sol en dérangeant le moins possible la vie qui s'y est installée. 

Pour mettre en place une nouvelle culture, préparez la parcelle en écartant le paillis végétal à l'aide d'un râteau (ne soyez surtout pas tenté de l'incorporer à la terre !). Procédez au semis ou à l'installation des plants. Remettez en place le paillis entre les rangs pour ne pas étouffer les jeunes pousses de légumes.

 

Cet article a fait l’objet d’un évènement inter-jardiniers organisé par Yannick du blog Au potager bio. Il s'agissait d'écrire un texte sur les différentes méthodes pour enrichir la terre pendant l’hiver. Tous les articles écrits par les blogueurs (il y en a 13) ont été rassemblés à cette occasion dans un livre.
Pour télécharger votre exemplaire, cliquer sur ce lien : Enrichir sa terre pendant l'hiver : 13 jardiniers nous confient leurs méthodes

Source : http://potagerdurable.com/compostage-en-surface
 

mercredi 27 novembre 2013

"Silence, ça tourne !" : Les Incroyables Comestibles sur France 5...

Suite à la présentation de février 2013 avec François Rouillay, co-fondateur du mouvement citoyen en France en avril 2012, le magazine Silence ça pousse consacre les Incroyables Comestibles pour la deuxième fois dans son émission télé.  
Cette fois-ci, Stéphane Marie et Noëlle Breham ont envoyé leur équipe de tournage sur le terrain, en Angleterre, dans la ville de Todmorden où est né la démarche participative citoyenne devenue planétaire en moins de 3 ans. Un second reportage a eu lieu en France, dans le Finistère, où les jeunes élus du Conseil Municipal des Enfants de la commune de Plomelin ont décidé de transformer leur collectivité en jardin potager géant et gratuit pour se reconnecter les uns les autres avec la Terre nourricière et retisser le lien social intergénérationnel.
Le reportage est programmé sur France 5 dans l'émission du mercredi 27 novembre à 21 h 30, rediffusée le samedi 30 à 10h30. Vous pouvez également voir en replay l'émission diffusé pendant 7 jours : ici !
Au moment du tournage à Plomelin, les journalistes des deux quotidiens régionaux du grand ouest, Le Télégramme et Ouest-France, étaient présents. Ils ont relaté l'événement dans leurs colonnes.
Le Télégramme - Chaque semaine, le mercredi et le samedi, Stéphane Marie et Noëlle Bréham, les deux présentateurs de l'émission « Silence ça pousse » proposent 45 minutes d'immersion totale dans le monde du jardinage et dévoilent des initiatives originales. Ils ont choisi de présenter prochainement la démarche citoyenne des jeunes élus du conseil municipal de Plomelin. Pour se faire, une équipe de techniciens était mercredi 23 octobre à Plomelin pour réaliser un reportage sur la route des incroyables Plom'légumes. Quelques jeunes avaient rendez-vous avec l'équipe de tournage dès 10 h au Tingoff. Sous l'oeil de la caméra, les enfants ont réalisé divers travaux de désherbage avant de procéder à la plantation de quelques salades d'hiver. Ils ont été rejoints dans la matinée par Mrs Wehrey et Cornec, deux incroyables jardiniers de la résidence Ti-Gwenn.
Vous pouvez lire l'article en ligne ici !

Ouest-France - Une équipe de télévision était mercredi à Plomelin, pour filmer l'association des Incroyables comestibles. L'idée de cette action : proposer des fruits et légumes en libre-service, plantés dans l'espace public. Les membres du conseil municipal des enfants, à l'origine du projet, des élèves de CP à CM2 des deux écoles, Mathias, de Ti-Gwenn, avec l'animatrice Christel, et d'autres adultes se sont retrouvés pour les travaux d'automne, à la station de Tingoof.
Tandis que les uns concevaient un bel hôtel à insectes, les autres nettoyaient les bacs, apportaient du terreau et plantaient ce qui avait été apporté par les uns et les autres. Pendant ce temps, Gildas Corgnet et Christophe Bourges les filmaient et les interviewaient pour l'émission Silence, ça pousse de France 5, qui sera diffusée mercredi 27 novembre à 21 h 30.
Christophe Bourges a eu l'occasion de rencontrer les initiateurs du projet, au Pays de Galles. Il suit depuis le développement de ce mouvement. « C'est une démarche qui débute. J'y vois surtout pour l'instant la création positive de lien social. »
Vous pouvez lire l'article en ligne ici ! 
Une première présentation avait été consacrée aux Incroyables Comestibles dans Silence ça pousse au mois de février 2013.
Il est possible de revoir l'émission en ligne
ici !



vendredi 22 novembre 2013

!!! Recherche de local !!!

Notre "équipe technique" composée de Jean, Jeannot et Jésus se propose pour tout ce qui concerne le bricolage : récupération de palettes, fabrication de bacs, création de chassis pour semis, etc...
Ils pourront également animer des ateliers de fabrication. 



Afin de stocker le matériel, et fabriquer des bacs, nous recherchons un local sur Castres, ou environs....


Si vous avez un idée ou une piste, merci de contacter Jésus au 06 52 98 42 37

jeudi 21 novembre 2013

Compte rendu de la Réunion d'organisation du jeudi 14 novembre 2013

 

Présences : Elisabeth, Michel, Jennifer, Maryse, Jef, Jésus, Valérie, Jean, Isabelle, Jeannot, Marion

Nouveaux : Marion, Jean, Jeannot
Jean habite à Castres et à beaucoup de temps disponible à consacrer aux Incroyables Comestibles.
Jeannot habite à Mazamet et souhaiterait développer le concept au niveau du Pot'Ethique.
Marion, enseignante au collège Jean Jaurès propose un projet.

Ordre du Jour :
  • Faire le point sur les actions en cours, et sur les projets à venir
  • Partager sur les envies et les idées de chacun
  • Réflexion sur les besoins, l’organisation et la coordination du collectif.

1 - Les actions en cours :

Après un rappel par Jef de l'historique du collectif, du déroulement des réunions et de notre mode de fonctionnement par projet avec un référent, nous avons fait un tour de table sur l'avancement des projets en cours.
  • Projet avec le CCAS de Lameilhé qui souhaite expérimenter les IC. Michel propose de les aider à démarre le projet.
  • Isabelle souhaite expérimenter les bacs au bas de son immeuble. Elle serait intéressée par des suspensions.
  • Jésus propose que nous nous servions des bacs pour informer des dates de réunions et des événements à venir.
  • Valérie va faire le point sur le projet et les besoins des « Petits Princes » avec Magali, et sur l'école de Lambert avec Brigitte. 
     
2 – Les nouveaux projets :
  • Jeannot est au CA du Pot'Ethique (Café associatif à Mazamet). Il souhaite proposer au CA de l’association de mettre en place au projet IC au Champ de la Ville.
  • Marion exprime son intérêt de développer les IC dans le cadre du projet éco-collège,. Avec l'aide de 3 de ses collègue, elle souhaite le mettre en place au collège Jean-Jaurès au printemps prochain. Jennifer propose d'aller présenter le diaporama aux intéressés.
    Marion sera référente de ce projet.
  • Nous avons rencontré lors de la réunion d'informations au Zazou, Mr Jean-Pierre Belez, adjoint au maire de Saïx. Depuis plusieurs années cette municipalité organise la « Fête de la nature ». Notre collectif pourrait participer de manière active à cet événement.
    Elizabeth sera référente de ce projet.
  • Chaque année, au mois de mai, Biocybèle est le grand regroupement local de l'agriculture biologique et des alternatives. Nous pourrions y être présents, et tenir un stand, conjointement avec les collectifs IC d'Albi et de Graulhet.
    Jef sera référent de ce projet.
  • Nous souhaiterions mettre l'accent sur les semences, notamment par la mise en place d'un système local de collecte et d'échange de graines.
    Isabelle sera référente de ce projet.
  • Jean, Jeannot et Jésus se proposent pour tout ce qui concerne le bricolage. La récupération de palettes, la fabrication de bacs, de chassis pour semis, etc... Ils pourraient également animer des ateliers de fabrication.
    Jésus sera référent de ce projet.
  • Concernant le jardin collectif de Tournemire, nous pourrions nous en servir comme pépinière pour les futurs plants. Michel sera référent de ce projet.
  • Lors de la réunion d'informations au Zazou, Thierry Fuentes, commerçant et propriétaire du magasin Authentic Nouveau à Castres à proposé de participer aux IC. Afin d'avancer sur ce projet, il serait utile qu'il le présente lors de la prochaine réunion d'organisation.

3 – Les Besoins :
  • Création d’un blog : JF et Michel s'en occupent.
  • Local technique : Pour stocker le matériel, et fabriquer des bacs, nous aurions besoin d'un local.
  • Organisation. Afin de pouvoir se relayer, il serait bénéfique de créer des groupes pour chacun des besoins:
    - Coordinateur du groupe : Préparation des réunions, comptes rendus, gestion de la liste des membres, relais d’info, ...

    - Communication : Mise à jour du blog, de la page facebook, répondre au mails ... 
    - Relations publiques  : Stands, associations, événements, élus, presse ...

4 – Prochaines Réunions :
  • le jeudi 12 décembre à 20h30 : Réunion d’information publique Maison des Associations.
  • le jeudi 9 janvier 2014 à 19h00 : Repas partagé + galette des rois suivi d'une réunion d'organisation interne IC à la Maison des Associations .

mercredi 20 novembre 2013

Comment utiliser le site PlantCatching


Comment trouver dans votre quartier les bacs de nourriture à partager, les graines, les semis, les plants, et les récoltes données par vos voisins qui jardinent ?

Le passionné de jardinage a toujours des plantes à offrir, ou encore des semis ou graines de tomates en trop, et bien souvent il ne sait pas avec qui partager ce surplus.

Le site PlantCatching permet de remédier à ces deux problèmes en vous aidant à trouver des végétaux à partager tout près de chez vous, et en vous donnant les moyens d'offrir les vôtres.

Vous pouvez faire une recherche sur ce site web en indiquant une adresse précise ou plus largement une ville. PlantCatching vous indiquera les dons actifs dans la zone de recherche et vous n’aurez plus qu’à vous déplacer pour aller chercher la plante convoitée ou visiter un bac partagé.

Pour faire un don, il suffit de remplir le formulaire de don, inscrire son adresse et choisissez le mode de don. Imprimez le label, accrochez le à la plante et placez celle-ci devant chez vous, sans gêner la voie publique. Tout passant pourra ainsi la ramasser. Assurez-vous d’en prendre soin jusque-là au besoin. 

Pour visiter le site PlantCatching cliquez ici !

mardi 19 novembre 2013

La permaculture débarque à Albi !!!


Aimez la nature, elle vous sourira ! C’est ce que veulent démontrer les adhérents aux cours de permaculture d’Henri Bureau à l’Université pour tous. Samedi, rue Franchet-d’Esperey, dès 8 heures, ils étaient une trentaine, chaussés de bottes, à travailler les terrains qui longent la fac, sur ce principe qui respecte la terre. Cette partie de campagne cosignée de l’UPT, de Champollion, des Incroyables comestibles, d’Envisage et du verger conservatoire de Puycelsi, a été très remarquée avec sa noria de brouettes de terreau, de paille et de fumier, et l’énergie des participants. Il en fallait des bras pour arracher les cultures d’été, décaisser les 8 plate-bandes, les remplir de bois, BRF, cartons, terreau et fumier.



 

- Un jardin forêt en ville pour tous -

Dans un mois des fruitiers seront plantés, des fruits rouges en janvier, et des légumes au printemps. La production de ce jardin forêt en ville sera à tout le monde. Michèle trouve l’esprit «génial ! La permaculture recycle déchets verts et cartons voués à la déchetterie. Travailler avec la nature et non contre, j’adhère à 100%». «Les gens sont de plus en plus demandeurs de naturel pour se nourrir et cherchent des alternatives», remarque Bruno Gisclard animateur en agroécologie.

Grâce à la vie bactérienne et la chaleur du sol induite par la décomposition, la terre deviendra de plus en plus meuble. Le résultat sera magique !» promet-il. Plus qu’un écosystème durable, la permaculture est aussi «une philosophie de vie, estime Jean-Marie Dewaele. Elle fait réfléchir sur la consommation, la sobriété heureuse».

Pour Maria, la romancière qui habite la rue, «c’est génial! L’initiative rassemble; rare en ces temps de racisme». Maria Dos Santos qui habite en face, a prêté son garage pour la pause café et a préparé une soupe de potiron pour tous, «car ce qu’ils font est merveilleux ! Ils sont courageux et font ça pour partager. Avec ma voisine, on surveille pour que ce soit respecté. Cet été je voyais les gens se servir de légumes, ça fait des heureux !» C.F.

http://www.ladepeche.fr/article/2013/11/18/1754903-albi-la-permaculture-debarque.html


L'engagement de l'Université Champollion pour l'agriculture urbaine citoyenne avec les Incroyables Comestibles à Albi :
http://www.univ-jfc.fr/agenda/operation-incroyables-comestibles

Pour écouter le reportage sur la radio locale, c'est ici :
http://cfmradio.fr/podcast/les-incroyables-comestibles-sinstallent-a-luniversite-champollion-dalbi-le-16-novembre/

L'actualité des Incroyables Comestibles à Albi sur le blog :
http://incroyablesjardiniersalbi.blogspot.fr/

jeudi 14 novembre 2013

Techniques et avantages de la Culture sur Buttes.

On les voit fleurir un peu partout, elles représentent une vraie révolution dans notre relation au sol et notre façon de cultiver. Symboles par excellence de l’agroécologie mais surtout de la permaculture , elles n’en sont pourtant qu’un élément parmi d’autres. Elles représentent l’antithèse du jardin à la papa : un espace riche et vivant, résistant à la sécheresse, à l’excès de pluie, un espace multidimensionnel extrêmement productif qui peut même être auto-fertile.

L’observation et l’imitation de la Nature nous ouvre de nouvelles portes délivrées du travail du sol, des intrants chimiques et du pétrole, pour une agriculture non plate, non linéaire, vivante et qui crée de la fertilité. 

C’est Emilia Hazelipp qui semble la première avoir importé la culture sur butte en France. S’inspirant des travaux de Masanobu Fukuoka et de Marc Bonfils, elle a créée ce qu’elle appelle les jardins "synergétiques" : sous forme de buttes, sans travail du sol, systématiquement recouvert de paille, des "chemins de culture" aux formes rondes et serpentiformes ou gambades joyeusement une armée de canards coureurs se délectant des limaces.
 
Cultures sur buttes à la ferme du Bec Hellouin

Deux grands courants pratiquent la culture sur buttes : le premier d’inspiration biointensive, le second d’inspiration permaculturale. La biointensive cherche en gros à maximiser le rendement aussi vite que possible en utilisant tous les moyens biologiques à disposition du jardinier. La permaculture recherche plutôt à imiter la nature, et à éviter les pratiques trop coûteuses en travail, quitte à obtenir un rendement plus faible ou à prendre plus de temps pour obtenir un résultat. Mais les deux ont des points communs, notamment l’utilisation des buttes, la création d’un écosystème complet, l’amélioration du sol.

  • Quels sont les avantages ?
  1. tout d’abord, elle évite de se baisser. Quel jardinier ne s’est pas plaint que la terre était basse? La hauteur varie suivant les climats, les besoins, les cultures, la hauteur de la personne qui aura a se baisser. On peut aussi rajouter des bordures en bois qui tiendront la butte dans le temps.
  2. Le paillage systématique, fondamental, permet de :
    - limiter l’enherbement,
    - limiter l’évaporation de l’eau et donc de presque supprimer l’arrosage (hors plantation bien sûr),
    - fournir régulièrement tout au long de l’année la fertilité à la butte par humification (décomposition par la faune du sol) de la couche de mulch,
    - protéger cette fameuse microfaune et son cortège de bactéries, champignons et autres arthropodes du gel, du soleil, du dessèchement et de l’érosion. La terre reste humide et meuble.
  3. Le non travail du sol. Cette capacité alléchante est permise justement par le paillage et la présence forte de la multitude silencieuse, ces jardiniers de l’ombre qui humifient (humidifient aussi d’ailleurs), brassent, mélangent, complexifient et transforment les différents horizons du sol. Ces derniers ne sont jamais dérangés par un quelconque bêchage, même superficiel, et le processus complexe et vital d’aggradation (le contraire de dégradation : accumulation de nutriments et d’éléments) peut se dérouler jusqu’au bout.
  4. La multiplication de microclimats. Suivant l’orientation de la butte (N/S, E/O) on aura des versants plus secs, humides, ombragés, ensoleillés, exposés aux vents dominants, chauds, froids, ce qui permettra d’ajuster au mieux les plantes suivants leurs exigences. De plus le microclimat en sommet et bas de la butte ne sera pas le même. On privilégiera par exemple des plantes grandes et exigeantes en sommet (maïs, courgettes) ou plutôt des plantes frugales en milieu et bas de pentes (oignons, fraises).
  5. L’augmentation de la surface de culture. On passe du 2D à la 3D : la surélévation de notre surface de culture multiplie la surface de plantation. On peut se permettre une grande diversité de végétaux par m² et donc multiplier par là même les associations, rotations, engrais-verts, … et les rendements. Un exemple d’agriculture dite "bio-intensive".
  • Création d'une butte

    Dans tous les cas, la création des buttes est le moment le plus important de la mise en place du jardin. La largeur idéale d’une butte est d’environ 1,20m. Au-delà d’1m40, il peut devenir difficile de travailler. A moins d’1m, la butte n’est plus assez large pour créer un écosystème. 1m20 permet de travailler sans marcher sur les buttes, sans fatigue.

    Les buttes sont espacées par des allées de 30 à 50cm de large. 30cm représentent la longueur d’un pied moyen, 50cm permettent par exemple de travailler à genoux. A chacun de déterminer s’il souhaite plus ou moins de confort. En récupérant la terre de surface des allées, on accroît la profondeur de terre arable. D’autant plus si on a pratiqué un double bêchage. On peut atteindre ainsi 60cm de terre meuble dès la première année.

    On peut se contenter d’un bêchage simple, ou travailler avec un motoculteur, ce qui facilite grandement la tâche sur un grand jardin.
     
  • Forme d'une butte

    Il est inutile de chercher à obtenir une butte trop haute. Si la pente devient trop forte, on aura des problèmes d’érosion. 50cm de hauteur entre le fond des allées et le haut de la butte sont un maximum.


    La forme convexe, arrondie de la butte permet d’augmenter la surface de feuilles des plantes cultivées, et donc la photosynthèse. Inversement, la plus grande profondeur de terre arable permet aux racines de se développer verticalement, et donc de planter un peu plus serré qu’en potager traditionnel. De plus, il est possible de planter en quinconce, ce qui permet de densifier encore la plantation.

    Une culture en biointensive bien menée permet de multiplier au moins par deux le nombre de plantes par unité de surface dans un jardin, tout en accroissant la productivité de chacune des plantes.

  • Associations de cultures.
     
    Il est important de travailler les associations de culture.

    - En biointensive, on cultive généralement deux ou trois espèces complémentaires sur la même planche, en calculant scientifiquement l’espace dont chacune a besoin.

    - En permaculture, on arrive à un nombre d’espèces encore plus important, mais de manière moins calculée.

    Dans les deux cas, on veille aux bonnes associations de plantes, et à avoir une densité optimale de végétation.

     
  • Gestion de l’eau

    La butte étant située en hauteur, les éventuelles inondations ne concerneront que les allées, et la terre des buttes sera particulièrement bien drainée.

    En revanche, en période de sécheresse, l’infiltration des précipitations se fait au niveau des allées, ce qui permet à la butte d’être mieux irriguée en profondeur. Ceci permet aux racines des plantes de se développer autant que possible.

    En climat très sec, on peut inverser la forme du haut de la butte, jusqu’à la rendre concave, pour retenir mieux l’eau.

  •  Amélioration du sol

    Il faut plusieurs années pour qu’une planche de culture atteigne son potentiel optimal. Il faut le temps que la structure du sol se rétablisse, que le taux de minéraux et oligo-éléments remonte, que l’humus se réaccumule, et aussi que le jardinier acquière les connaissances et automatismes nécessaires. A ce moment-là, le sol sera parfaitement structuré, avec un taux optimal de matière organique, un réseau de canaux laissé par les racines et la faune du sol permettant une bonne gestion de l’eau (notamment la remontée d’eau par capillarité en période de sécheresse).

    La biointensive se focalise plutôt sur l’amélioration du taux d’humus dans le sol, par l’adjonction de doses assez importantes de compost.

    Les optiques permaculturales s’attachent plutôt à laisser la faune du sol faire le travail d’humification et de structuration du sol.

  • La butte autofertile dite "Butte Morez"

Robert Morez, ingénieur agronome est un ancien du CIEPAD (Carrefour international d’échanges de pratiques appliquées au développement), et un pionnier de l’agroécologie. Il a notamment beaucoup travaillé avec Pierre Rabhi.
Le principe vient de la vitesse de décomposition  et de la nature des éléments produits lors de la décomposition de différentes couches. Il en résulte un effet "starter" assez impressionnant ainsi qu’une fertilité très importante pendant plusieurs années, due à la dégradation des éléments plus grossiers. Elle peut durer jusqu’à 4 ans. On veillera au départ a installer plutôt des plantes exigeantes (solanacées, courges) pour optimiser les premiers temps d’hyper-fertilité!


Butte sandwich de Robert Morez


Pour fabriquer une butte-sandwich Morez :
  • Creuser une tranchée à 35 cm. Réserver la terre propre.
  • Placer au fond des branches coupées à 30 cm, ronces, lianes… ranger et tasser ; le broyat forestier (BRF) facilite le travail.
  • Etendre des feuilles sèches ou vertes (paille, foin). Tasser et arroser copieusement.
  • Ajouter une couche de fumier ou compost (bouses, fientes) ; ne plus tasser, arroser.« Le sel et le poivre » : Entre chaque couche, saupoudrer un peu de cendres ou de terres (matières minérales, poudre d’os, …)
  • Couvrir avec la terre extraite ; aplanir et établir des passages (30 cm tous les mètres) en étalant de la paille, écorces ou planches, pour circuler sans tasser le sol.
  • Le sol est alors prêt pour les plantations et semis
  • L’arrosage s’effectue dans les "entonnoirs" en plus de l’aspersion, goutte à goutte et capillaires…
Résultat : une forte économie d’eau, une forte production. Le sol retrouvera son niveau original après quelques mois (voire années).


La réalisation d’une butte autofertile en images ici !

  • Les buttes en lasagnes

Cette technique a été mise au point par Patricia Lanza, une jardinière Américaine ne sachant comment se débarrasser des déchets de son restaurant et du jardin. Elle a eut l’idée de les empiler par couches successives en alternant matières brunes riches en carbone et matières vertes riches en azote, sur une épaisseur d’environ trente centimètres, le tout abondamment arrosé pour créer une fermentation, et planter des légumes sur ce substrat.


Coupe d’une butte en lasagne

Les principes de « construction » sont les suivants :
-  favoriser des sources de carbone variées pour apporter des sucres (tontes, épluchures…), de la cellulose (paille, carton, foin…) pour les lombrics, de la lignine (paille, BRF, sciure…)
- alterner le carbone et l’azote, ce dernier étant apporté par les tontes de gazon, les déchets de cuisine, les composts, le vermicompost…
- apporter des « inocula de faune et flore » divers et variés dans toutes la construction: compost (riche en micro-organismes), vermicompost (riche en micro-organismes eisenia à tous stades de développement), bois pourri (riche en champignons), purins de consoude ou autre (riche en micro-organismes) …
- on peut rajouter une poignée de basalte ou de cendres de cheminée pour booster la présence de sels minéraux
- penser à favoriser une structure aérée en plaçant des branches ça et là au fur et à mesure de la construction
- privilégier les matériaux locaux, qu’on a sous la main (ou on invite les voisins à déposer leurs tontes ou autres déchets verts qu’ils ont la méchante habitude de brûler)
- mieux vaut beaucoup de couches fines qu’une grosse couche trop épaisse (attention à l’excès de sciure qui peut « colmater » la butte)
- arroser (la butte doit être humide mais pas dégoulinante, comme une éponge dont on ne tirerait qu’une seule goutte si on l’essorait) et couvrir d’une bonne épaisseur de mulch (carton, paille, foin)
Voir le livre de Jean Paul Collaert "L’art du Jardin en Lasagnes"

  • La variante permacole ou "forestière"

La butte "forestière" est une très ancienne technique utilisée depuis des siècles en Europe de l’Est. Appelée aussi là-bas "Hugelkultur" cette technique consiste à empiler des matières végétales, les recouvrir de terre, et ensuite cultiver dans ces buttes. 
La fertilité de la butte est délivrée par des troncs, branches préalablement coupées quelques mois ou années auparavant. Au fur et à mesure que les troncs vont se décomposer, les racines des plantes au-dessus vont s’implanter plus profondément dans la butte pour y puiser toujours plus d’éléments fertiles. Les nutriments organiques sont délivrés ici par de gros éléments qui mettront plusieurs années à se décomposer. On peut dire qu’on est là dans du vrai "durable".


Butte selon Sepp Holzer
Le grand vulgarisateur de cette technique est le permaculteur autrichien Sepp Holzer . Ce sont chez lui plusieurs hectares en montagne qui sont cultivés et aménagés par cette technique.
Son ouvrage "La permaculture de Sepp Holzer" fait une complète explication avec détails et schémas pour bien intégrer ce principe. + d'infos ...
Un excellent site (en anglais) avec de nombreuses photos pour expliquer cette technique ici !

  • Manuel de la culture sur butte  
Un précurseur de la culture sur buttes en France est Richard Walner de la la ferme en permaculture Au Petit Colibri.
 

Son ouvrage s'adresse au jardiniers débutants ou expérimentés, qui souhaitent pratiquer la culture sur buttes dans un cadre loisir ou professionnel.Ce manuel contient de nombreuses photos et fiches explicatives, plans de cultures précis au fil des saisons, schémas de fabrication et rotations culturales, aide à l'aménagement, etc...
+ d'infos ...

Vous pouvez aussi voir mon album photos, l'expérimentation au printemps 2012 par un débutant des différentes étapes de la création de buttes expliquées et commentées ici !



  • Conclusion
La vie du sol dans toute sa diversité et sa complexité doit être préservée. Les champignons, les vers de terre et les micro organismes se positionnent en surface ou à des profondeurs bien précises aussi il est indispensable d'utiliser la terre sans la retourner.

En réalisant une butte, nous favorisons la reconstitution d'humus en utilisant des matériaux naturels. Cela contribue à restaurer et maintenir la fertilité des sols. Dans un souci d'autonomie et d'économie, les matériaux utilisés sont issus de ressources locales disponibles sur place.
  • Bonus : Quelques vidéos !


Les jardins "synergétiques" d'Emilia Hazelipp...
   
Visite chez Sepp et Veronika Holzer sur le Krameterhof en Autriche...

Philip Forrer nous explique il a réalisé dans l'Aude ses buttes...


Source de l'article : http://prise2terre.wordpress.com/2011/10/25/droit-aux-buttes/